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Allaitement maternel et prématurité

Recommandations générales :

L’organisation mondiale de la santé recommande :
– une initiation précoce de l’allaitement maternel dès les premières heures de vie
– un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois
– un allaitement à la demande

De nombreuses études mettent en évidence l’importance des apports nutritionnels du nouveau-né ainsi que l’intérêt du lait maternel surtout en cas de naissance prématurée.
Tout d’abord une naissance prématurée génère beaucoup de stress et d’anxiété pour les parents.
En effet, l’arrivée de ce(s) bébé(s) est un bouleversement car elle chamboule toutes les projections et l’image du bébé rêvé et idéalisé par ses parents.
Dans ce contexte particulier, la mise en place d’un l’allaitement maternel est possible. Elle demande du temps, de la régularité et de la patience. Les équipes soignantes des services de réanimation néonatale et de néonatalogie mettent tout en œuvre pour accompagner et guider les mamans qui souhaitent donner leur lait.

Les bénéfices de l’allaitement maternel :

– Digestif :

Le lait maternel est adapté aux besoins physiologiques, ses apports nutritionnels évoluent en fonction des besoins de l’enfant. La tolérance alimentaire est facilitée car il est plus facile à digérer. Il limite le risque de complications digestives pour le bébé prématuré.

– Développement :

Les études ont montré une influence positive du lait maternel dans le développement. Le lait maternel est d’abord un aliment protecteur. En effet, il est connu pour sa richesse en anticorps qui protègent le bébé et renforcent son immunité. Le lait maternel contient des agents protecteurs qui peuvent éviter certaines maladies graves susceptibles d’affecter les bébés prématurés.
On retrouve un meilleur développement cognitif. Il faut savoir que le lait maternel participe également à la protection contre les allergies et diminue la prévalence de l’obésité à 5-6ans.

– Investissement des parents :

Les parents font partie intégrante des soins et contribuent aux progrès de leur bébé. Le fait de s’investir dans l’alimentation de leur enfant permet aux parents d’être acteurs dans la prise en charge et de créer du lien avec lui ce qui favorise aussi l’attachement.

Comment initier l’allaitement maternel dans ce contexte ?

La décision d’allaiter son enfant n’est pas toujours évidente. C’est un choix personnel qui est toujours respecté. Certaines mères, conscientes de la fragilité de leur enfant, prennent la décision d’essayer même si elles ne le souhaitaient pas initialement devant les bénéfices attendus pour l’enfant. Il permet parfois aux mères de se sentir utiles et actrices dans la santé de leur bébé.

Il est important de commencer à tirer le lait le plus tôt possible après la naissance. Les équipes soignantes mettent à disposition le matériel nécessaire et adapté (tire lait électrique double pompage, kit téterelle). Les professionnel(le)s sont là pour guider et donner les conseils d’utilisation du tire lait. Une consultante en lactation peut aussi être rencontrée.
Il est conseillé de stimuler fréquemment (environ 8 fois par 24h) les seins manuellement et avec un tire lait pour aider la lactation à s’établir.
La présence auprès du bébé ou à défaut une photo optimise la production et sécrétion du lait grâce à l’influence des hormones.
Le peau à peau joue un rôle très important dans l’initiation à l’allaitement maternel. Il stimule la lactation mais il éveille aussi tous les sens du nouveau-né qui peut instinctivement rechercher à téter.

Le plus tôt possible et dès que l’état de santé du bébé le permet (stabilité), les mises au sein sont proposées. Les premières sont souvent qualifiées de tétées plaisirs/découvertes.
La répétition des propositions de mises au sein associée à l’évolution des compétences du bébé (stabilité, prise de poids, autonomie respiratoire…) lui permettront progressivement de s’alimenter au sein grâce à une succion efficace.
La capacité du bébé à prendre la totalité de la ration au sein peut prendre plusieurs semaines, une sonde nasogastrique et/ou un biberon (si accord des parents) peuvent être utilisés pour compléter sa ration.

Il est important que la maman ne se décourage pas même si l’allaitement maternel d’un bébé né prématuré peut sembler contraignant au départ. Il est essentiel d’être soutenue et bien accompagnée dès le début pour qu’il puisse durer dans le temps.

L’influence des hormones dans la production et sécrétion du lait :

La sécrétion et la production du lait sont influencées par deux hormones. La succion ou la stimulation mécanique des terminaisons nerveuses du mamelon et de l’aréole déclenchent des pics de sécrétion de prolactine.
La prolactine permet la synthèse du lait et l’ocytocine permet l’éjection et transfert du lait.
Il faut savoir que le taux d’ocytocine augmente pendant le contact peau à peau.

Le colostrum :

Le « premier lait » appelé colostrum est fabriqué très tôt pendant la grossesse.
Il se reconnaît à son aspect épais, jaune, sécrété en faible quantité (quelques gouttes). Il est particulièrement riche en anticorps. Il développe la flore intestinale et participe à l’évacuation du méconium (premières selles).
Ces précieuses gouttes de colostrum sont recueillies et données en priorité au bébé.
Séances après séances les efforts et la constance des stimulations et tirages sont récompensés, le colostrum laisse place au lait de transition puis au lait mature.

Le lait maternel en service hospitalier :

Pour les bébés nés prématurés ou de petits poids, le lait maternel est donné systématiquement. Si la propre mère de l’enfant ne peut pas fournir de lait, pour quelconque raison, l’enfant reçoit du lait humain de donneuse (Lactarium). Il existe un protocole qui permet de définir le lait que peut recevoir l’enfant en fonction de son terme et de son poids. Celui-ci est présenté aux parents s’ils sont concernés. Les conseils de prélèvement, de transport et de conservation du lait sont aussi donnés par l’équipe soignante.

Accessoires utilisés pour l’aide à l’allaitement :

– DAL : dispositif d’aide à l’allaitement
C’est un système qui permet de compléter une tétée en utilisant un récipient (biberon) contenant du lait relié au sein par une petite tubulure souple. L’extrémité de la sonde est glissée à la commissure des lèvres du bébé jusque dans sa bouche. Il peut être mis en place au sein ou au doigt, le bébé fait lui-même les mouvements de succion qui lui permettent de recevoir le lait.

Seringue :
La seringue est utiliser pour initier l’alimentation. Elle permet de proposer au bébé des petits volumes de lait (parfois quelques gouttes) et stimule aussi l’oralité. Elle sert également à compléter les tétées au sein ou au biberon à la sonde nasogastrique.

– Tasse :
La tasse est proposée au bébé actif qui va utiliser sa langue pour laper le lait. Cette technique se rapproche du réflexe de succion au sein.

Les Bébés Plumes.

Sources :
- Article inspiré par l’article Allaiter aujourd’hui du Dr G.Gremmo-Féfer, pédiatre.
Images :
- Image titre : https://www.istockphoto.com/fr/search/2/image?mediatype=illustration&phrase=allaiter
- Image tire lait : https://www.capvital.fr/set-simple-pour-tire-lait.html 
 - Image DAL : https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/allaiter-aujourd-hui-extraits/2068-aa-116-relactation-et-lactation-induite
- Image seringue : https://www.vygon.com/fr/catalogue/seringue-vy-p-pour-connexion-enterale-nutrisafe2_1340_001015054
- Image tasse : https://allaitement-toutunart.fr/donner-le-lait

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